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Événements

Retour sur les 10e Rencontres nationales de l’Odas

« Si la liberté et l’égalité sont avant tout du ressort de l’Etat, la fraternité est l’affaire des communes », rappelait Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’Odas, en préambule des 10es Rencontres nationales de l’Odas qui se sont tenues les 1er et 2 février 2017 à Angers. C’est cette considération qui a réuni plus de 500 élus, travailleurs sociaux, bénévoles et professionnels, venus des quatre coins de l’Hexagone et des Outre-mer, pour travailler ensemble sur le thème « Acteurs locaux et pacte républicain : Comment revitaliser les liens et les repères ? ».

Objectif : « sortir du discours défaitiste, prendre de la hauteur et redonner de l’élan au pacte républicain ». A la veille de l’élection présidentielle, à un moment où chacun reconnaît que notre pays souffre d’un immense déficit de confiance susceptible de mettre à mal la cohésion de la société, la devise nationale semble en perte de sens : dans les discours comme dans les faits, la fraternité passe trop souvent à la trappe.

C’est pourquoi, pendant deux jours, les participants ont échangé et débattu pour faire émerger des propositions concrètes, dans les plénières comme dans les six ateliers thématiques (cohésion territoriale, cohésion intergénérationnelle, soutien à la jeunesse, développement de la citoyenneté, co-construction des projets territorialisés, travail social et expertise locale). Et parce que l’observation du monde local offre une multitude d’exemples réussis de démarches collectives qu’il conviendrait de mieux faire connaître pour favoriser leur diffusion, des porteurs de projets innovants (dont les actions ont pour la plupart été repérées et expertisées par Apriles, l’Agence des Pratiques et Initiatives locales de l’Odas, et sont à retrouver sur www.apriles.net/) sont venus exposer leur démarche et répondre aux questions du public.

« Il est grand temps que les choses partent, non plus du haut, mais des acteurs de terrain » a insisté Vanik Berbérian, président de l’AMRF (Association des Maires Ruraux de France). « Il devient urgent de laisser le temps aux élus et aux acteurs de terrain de déployer leurs stratégies innovantes sur la base de règles stables » a ajouté Christophe Béchu, sénateur-maire d’Angers et président de l’Odas, regrettant « la technicité » qui « a parfois fini par manger le sens de notre action, alors que la dignité des personnes doit continuer à nous guider ». Autrement dit, mettre fin à l’empilement et la contradiction des normes qui constituent un frein à l’innovation et complexifient le travail de terrain d’élus, de professionnels et de citoyens engagés pour le « mieux vivre ensemble ».

« L’engagement politique des maires est toujours total. C’est d’abord à eux qu’il nous fait faire confiance », n’a pas hésité à rappeler Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF. Une conviction partagée par Fabian Jordan, maire de la petite commune de Berrwiller et initiateur de la Journée citoyenne (démarche aujourd’hui suivie par plus de 800 communes en France, dont l’essaimage est porté par l’Odas) récemment élu à la présidence de Mulhouse Alsace Agglomération. Selon-lui, le rôle de la commune doit être celui d’un facilitateur de l’initative citoyenne, « l’essentiel étant de savoir compter sur les compétences de chacun pour envisager la politique de demain ».

Ces deux jours de réflexion, dont nous publierons prochainement un compte rendu plus détaillé, ont donné à voir l’engagement de nombreux acteurs locaux et nationaux sur le terrain du vivre ensemble, et ont permis de dégager plusieurs propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle. Le 1er mars 2017, l’Odas les présentera en conférence de presse, en s’appuyant sur ses 27 ans d’observation et sur des exemples réussis de démarches collectives qu’il conviendrait de mieux faire connaître pour favoriser leur diffusion.
Car, n’en doutons pas, nos concitoyens aspirent à partager une ambition collective pour neutraliser les risques de repli sur soi qu’engendrent l’insécurité et la peur. Il est donc urgent de s’interroger sur la contribution présente et future de chacun d’entre nous (élus, professionnels, bénévoles et habitants) à la restauration des liens sociaux et des repères collectifs.