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Événements

Mineurs non accompagnés : l’urgence de nouvelles réponses - retour sur le colloque du 8 février

On le sait, les départements font face à un afflux de Mineurs non accompagnés sans précédent (40 000 en 2017 contre 25 000 un an plus tôt, selon l’ADF). Comment les accueillir, les mettre à l’abri, évaluer leur minorité ou encore les accompagner vers l’autonomie ?... autant de questions cruciales qui interrogent celles et ceux qui, sur le terrain, sont confrontés ces réalités.

C’est à la fois pour dresser un état des lieux précis et dessiner des perspectives d’actions que Le Jas, L’École de la Protection de l’enfance, associés à l’Odas, ont organisé le colloque “Mineurs non accompagnés, l’urgence de nouvelles réponses”, le 8 février. Cette journée d’information et d’échanges, qui s’est déroulée à la Maison de la Chimie (Paris), a attiré quelque 600 personnes venues de toute la France, preuve, si besoin était, qu’il s’agit d’un enjeu crucial pour les acteurs politiques et associatifs. C’est dans un état d’esprit constructif que les intervenants d’horizon très différents [1] ont partagé leurs expériences et ressentis (parfois fort différents) en évitant les polémiques stériles qui polluent souvent les débats dès lors qu’il s’agit de cette question sensible.
Deux anciens MNA on même pu partager avec bienveillance leurs parcours avec les aspects positifs et ceux qui le furent moins.
Au-delà du constat sur les difficultés partagées (saturation des dispositifs, lacunes d’accompagnement social et sanitaire, évaluation de la minorité...), le colloque a aussi permis de mettre en avant des initiatives audacieuses. On peut citer l’accueil familial bénévole mis en place en Loire-Atlantique (voir la fiche d’Apriles, le laboratoire d’innovation de l’Odas, portant sur cette action) ou encore le dispositif Trajet initié dans le Nord qui rationalise et mutualise les grandes étapes de l’accueil et l’évaluation du MNA. Didier Lesueur, directeur de l’Odas, a également fait référence à l’enquête de l’observatoire « Les modes d’accueil adaptés aux mineurs non accompagnés : Face à l’urgence, des départements innovent » qui recense des modes d’accueil innovant.
Si tous les acteurs ont souligné que les moyens manquent, malgré un très lourd investissement des départements (2 milliards d’euros), ils ont aussi démontré leur implication pour que la question des MNA soit traitée à la fois de manière humaniste et juste.

Notes :

[1Yasmine Degras, chef de la Mission MNA au ministère de la justice, Jean-Michel Rapinat, directeur délégué de l’Assemblée des Départements de France, Simon Bertoux, du Ministère de l’Intérieur, Bénédicte Aubert, de la Cnape, Sandrine Bizet, brigadier chef, chef de groupe de la Cellule de lutte contre la fraude documentaire... pour n’en citer que quelques-uns.